Armée Luxembourgeoise
C'est sous le ministère Pierre Werner (1953 - 1959) que notre armée atteignit sa plus grande extension. C'était la création du GTR (Groupement Tactique Régimentaire), conçu comme une unité tactique autonome. Dans le but de doter ce GTR de moyens supplémentaires de liaison, de surveillance et d'observation fut créée une Section d'Aviation Légère.
Les pilotes étaient formés en Belgique et suivirent un premier cycle de formation à l'Ecole de Pilotage de Base de la Force Aérienne Belge. Ce premier cycle était suivi d'une formation spécifique à l'Escadrille-Ecole de l'Armée de Terre. La durée totale de la formation était de deux ans.
Parmi les pilotes il y avait Henri Maar, Georges Dockendorf, Jean Biberich et Will Welbes. Gusty Eischen avait obtenu la qualification de mécanicien d'aviation à l'Ecole Technique de la Force Aérienne Belge. Tout au long de l'existence de la section aviation il était l'homme de confiance des pilotes. Pilote privé il avait obtenu une autorisation spéciale pour piloter lui-même les appareils dont il avait la responsabilité technique.
L'entraînement de base était effectué par des anciens moniteurs de la RAF sur avions STAMPE SV4. L'avion-école de l'Escadrille-Ecole était un PIPER L-18C, monomoteur biplace à ailes hautes et train fixe. Cet avion, mondialement connu, possédait les qualités caractéristiques de l'avion STOL et tout-terrain au plus haut degré. Une part importante de l'écolage était consacrée aux méthodes de vol et d'observation par conditions difficiles de termps et de terrain, sans oublier les missions d'ajustage des tirs d'artillerie et photographiques. Les limites de performance du L-18C furent souvent atteintes lors de décollages et atterrissages au-dessus d'obstacles et/ou sur terrains très courts. Cette aptitude spécifique aller s'avérer très utile lors des manoeuvres du GTR.
Dans le cadre du programme d'Assistance Militaire (MAP) de l'Armée Américaine trois avions PIPER L-18C furent délivrés à l'Armée Luxembourgeoise à l'aéroport de Findel. Ils furent montés sur place avec l'aide de deux techniciens de l'Armée Belge. Ils furent ensuite testés en vol avant d'être agréés par le Bureau Véritas. Les avions étaient immatriculés LX-FAA, LX-FAB et LX-FAC (FA pour force aérienne).
Les autorités et les contrôleurs aériens du Findel ont maintes fois dû faire preuve d'une compréhension bienveillante à l'égard des exigences et des procédures pour le moins particulières des pilotes de la section militaire.
Les trois avions à l'emblème tricolore au lion rouge ont bien rempli leurs missions, au pays comme lors de missions à l'étranger, à Sissonne (F), Baumholder (D) et Elsenborn (B). La section Aviation de l'Armée a été dissoute en 1967.
Membre de l'OTAN le Luxembourg participe également aux efforts de surveillance par les avions spéciaux Boeing E3-A. Les avions sont équipés d'un radar logé dans un dôme qui permet de surveiller l'espace aérien inférieur pour pouvoir détecter une intrusion d'avions ennemis volant à basse altitude en-dessous de la couverture des radars conventionnels. Les AWACS sont également utilisés pour des missions de surveillance dans le cadre de manifestations sportives, tels les jeux olympiques, et de conférences de Chefs d'Etat. A Luxembourg ils effectuent des vols d'entraînement pour contrôler le calibrage des systèmes électroniques d'approche de l'aéroport de Luxembourg. Pour des raisons d'organisation l'OTAN doit faire immatriculer les avions sur le registre d'un pays membre. Le fait que Luxembourg ne dispose pas d'une force aérienne propre et d'une réglementation militaire y relative, a permis l'immatriculation des 17 Boeing E3-A et des trois avions cargo sur le registre luxembourgeois.
En 2008 le gouvernement luxembourgeois a pris la décision d’acquérir un Airbus A400M conçu pour le transport de troupes. L’armée a procédée au recrutement de candidats pour piloter le nouvel avion qui sera opérationnel vers 2015. Les candidats recrutés devront suivre la formation nécessaire pour devenir officiers et ensuite la formation spécifique pour devenir pilotes qualifiés sur Airbus A400M.
Sources : La partie historique se base sur un discours de M. Henri Maar de 2005